Le hameau de Saint-Hubert
Louis XV, amateur de chasse, apprécie le château de Rambouillet mais son cousin le duc de Penthièvre ne souhaitant pas le lui vendre, il a la délicatesse de ne pas l’y contraindre, et , pour ne pas s’imposer trop souvent comme invité, il fait construire un château sur la rive nord de l’étang de Pourras.
Les terres nécessaires dépendaient, pour le château, de la paroisse du Perray, pour le hameau, de la paroisse des Essarts .La première tranche de travaux de construction du château commence en 1755, et en mai 1758 le roi peut y séjourner pour la première fois. Le château n’a alors « qu’une vingtaine de logements à donner, une chapelle et un fort petit jardin » (Mémoires du duc de Luynes).

Si l’emplacement du château convient bien pour la chasse, il présente par contre l’inconvénient d’être loin de toute agglomération importante qui pourrait fournir la main d’œuvre nécessaire à un tel chantier.
Fixer sur le site les entrepreneurs et leurs ouvriers conduit donc à construire tout d’abord plusieurs bâtiments à proximité immédiate. En 1760, pour loger du personnel, puis plusieurs de ses invités, le roi loue, puis achète le château de l’Artoire, ses dépendances et sa ferme, à 1,5 km de là. (Il sera revendu en 1771, faute de moyens pour l’entretenir).
Ceci ne suffit pas à fournir tous les logements nécessaires, et l’idée de construire un hameau pour développer et pérenniser cet habitat s’impose vite, car, il faut prévoir de loger, outre le personnel du chantier, le personnel domestique du château.
C’est donc une urbanisation ex-nihilo qui est réalisée par la Direction Générale des Bâtiments du Roi : cinq grandes allées sont dessinées, qui se rejoignent au château, et les terrains sont divisés en parcelles quadrangulaires, dont il est possible d’augmenter le nombre au fur et à mesure des besoins.
Les terrains sont attribués par don royal. Une demande doit être déposée, avec indication du terrain souhaité. Elle est étudiée par le directeur des Bâtiments et c’est le roi lui-même qui signe l’acte de donation. Les premiers bénéficiaires de ces donations sont les entrepreneurs qui travaillent sur le chantier du château.

Le 1er juin 1760 une chapelle, accolée à un presbytère, est inaugurée en présence du roi. Elle est rattachée à la paroisse des Essarts.
La construction d’une église est envisagée et ses plans sont approuvés. Le projet indique bien le souhait du roi de faire de Saint-Hubert une véritable commune indépendante, mais cette église ne sera finalement jamais construite, faute de financement. Cependant plusieurs bâtiments sont successivement bâtis, soit sur financement royal, soit avec des fonds privés.
En 1762, c’est une poste à chevaux, qui permet d’intégrer Saint-Hubert dans le réseau des postes. Il est possible d’y louer des montures.
En 1765 est construit « l’hôtel des Menus Plaisirs ». Y est conservé, le matériel nécessaire aux chasses royales. Un gardien, des employés permanents, et quelques hommes de peine y sont logés. Sous Louis XVI l’hôtel deviendra le siège de la brigade de la Maréchaussée du village.
En 1768 une avant-cour est créée, travaux considérables qui transforment Saint-Hubert, et qui seront à peine terminés en 1774 à la mort du roi.

A la fin du règne de Louis XV, seuls 16,8% des terres de Saint-Hubert (soit environ 13 hectares) ont été attribuées à 46 bénéficiaires.

La mort de Louis XV condamne définitivement le projet. En effet, si Louis XVI apprécie tout autant la région de Rambouillet, il préfère insister pour que le duc de Penthièvre lui cède son château de Rambouillet. la vente est conclue en 1783.
Sitôt après le mobilier du château de Saint-Hubert est partagé entre Rambouillet, Saint-Cloud et le Trianon.
Vidé et inutilisé le château de Saint-Hubert conserve malgré tout son statut de résidence royale, et le duc de Duras en reste gouverneur jusqu’en 1787.
Cependant, entre 1774 et 1779, malgré la fermeture du château quatre terrains sont encore accordés, dans les mêmes conditions, au chirurgien du Perray, au médecin du château, à son aide ainsi qu’à un menuisier des Bâtiments.
A la fin de l’Ancien Régime seulement 14 hectares, soit 18% des terres achetées par le roi, ont été donnés. De plus, très peu sont bâtis : l’espoir d’une commune de Saint-Hubert disparaît.
En 1785 des travaux de ravalement sont malgré tout exécutés dans le pavillon principal, et les anciens communs, mais le roi ordonne sa « réduction » : tous les bâtiments d’avant cour sont démolis pour ne pas avoir à les entretenir.

A la Révolution, le château est vendu à un Suédois, le citoyen Théodore Funck pour 120 000 livres (sa construction en a coûté plus de 5 millions !).
Il passe ensuite entre les mains de plusieurs propriétaires successifs qui procèdent à sa démolition, achevée en 1855. Ses matériaux sont vendus, dont la grille principale maintenant au château des Mesnuls.
Il n’en reste plus que la terrasse, bien visible de la digue ou de la rive sud de l’étang, un bassin et un reste de dépendance, transformé en maison de garde, baptisée « château actuel » sur cette carte postale des années 30 !
En 1790, les Essarts-le-roi ayant été choisi comme chef lieu de canton, le corps municipal du Perray envoie une pétition à l’assemblée générale arguant de sa situation sur la route de Rambouillet, ses auberges et sa plus grande population pour réclamer ce titre de chef lieu de canton. En protestation, la municipalité des Essart-le-Roi réclamât le rattachement du Château aux Essarts. En avril 1793, une commission est nommée pour la démarcation entre les deux communes et le 10 juin un arrêté est promulgé Attribuant au Perray, le Chateau et aux Essarts, le hameau, peu ou prou, chaque commune récupère les terres soustraitent aux paroisses respectives (léger gain pour les Essarts).

Cette présentation est un résumé de l’article du Blog Le Pays d’Yveline, un peu complété de divers sources. Vous pouvez trouver sa version intégrale, et de nombreux autres articles, à l’adresse suivante : https://yveline.org/le-hameau-de-saint-hubert/
Sur le même blog, l’article sur le Château https://yveline.org/le-chateau-de-saint-hubert/

Maquette du Chateau de Saint Hubert

iconographie

Saint Hubert 2014