René Coudoint,
Pour beaucoup, c’est le nom de l’école et celui de l’usine mais, à la réunion de Septembre 2024, à la Mairie, la municipalité ne semblait pas connaître la maison Coudoint (au 19 avenue de la Gare) !
(Jean) René Coudoint nait le 7 octobre 1881, à Angoulème, dans une famille de la classe moyenne (père représentant de commerce), il devient électricien avant 1902, ce qui, à l’époque était un métier très moderne. Il débute en 1902 un service militaire de trois ans qu’il termine en septembre 1905 .
Il se marie en janvier 1908 à Paris,avec Marguerite Thoumin, couturière.
Il fonde sa propre entreprise d’électricité en 1913 mais est rappelé sous les drapeaux le 1er Août 1914. Affecté au Génie, il passe dans l’Artillerie en mars 1918. Il est libéré fin mars 1919.
En 1924, il installe son entreprise aux Essarts le Roi et y construit son usine (la partie ancienne) à mi-chemin entre la gare et l’entrée du bourg, en plein champ face au Domaine de la Romanie (pas encore transformé en lotissement). On dénombrera une quinzaine d’employés en 1936 (recensement).
Avec cette usine, il installe la première industrie dans un bourg rural où l’agriculture était dominante (l’autre gros employeur des Essarts étant alors la Mairie de Paris avec la Carrière des Maréchaux à Cernay). Il fera construire sa maison juste à côté de son usine vers 1935 dans le style art déco.
Dès 1929, il est cité parmi les personnalités de la commune donatrices pour la distribution des prix aux élèves. En 1931, il se présente une première fois pour un poste au conseil municipal mais n’est pas élu (élections partielles).
Il est cité comme Maire des Essarts pour la première fois en janvier 1936 (élections en mai 1935).
Dès lors il n’aura de cesse de moderniser les Essarts le Roi. Il peut être considéré comme le Maire ayant fait rentrer les Essarts dans le 20e Siècle :
En 1936 , il fait installer le premier réseau d’eau potable aux Essarts (et hameaux) et inaugure la première salle des fêtes des Essarts qui sera détruite en 1978), installée juste derrière l’église (voir illustration).
Il est nommé en janvier 1937 membre du bureau du Syndicat d’adduction d’eau potable dans la région des Yvelines.
En octobre 1937, il liste, dans un article en réponse à ses opposants, ses actions passées et en cours :
La réfection de la route d’Auffargis
La réorganisation du cimetière
L’organisation d’un service de pompes funèbres municipales
La réfection de la cour de l’école des garçons avec du macadam
La réfection des classes
L’achat de matériel scolaire
L’installation du chauffage central dans l’école de garçons
L’institution d’une cantine scolaire municipale
Le remboursement d’emprunts onéreux (eh oui, déjà à l’époque…)
La révision de la répartition de la cote mobilière (impôts)
La réfection de la route de l’Artoire
L’installation d’une sirène et du téléphone pour le service incendie
La création d’un service d’enlèvement des ordures ménagères
La suppression de mares malsaines
L’adduction d’eau potable
L’extension du réseau électrique dans les écarts (hameaux et fermes isolées)
La mise à l’étude d’un réseau d’égout général
La suppression de la redevance pour l’électricité à Saint-Hubert
Enfin, et ce n’est pas la moindre de ses actions, il lance en juillet 1943, une enquête publique en vue de la déclaration d’utilité publique de l’acquisition par la commune du Domaine de Romanie en vue d’y installer le futur groupe scolaire et ses dépendances. C’est également à lui que l’on doit le projet du stade à la Romanie (début des travaux en 1944, inauguration en 1950). Charlot Charpentier, qui a donné son nom au stade, étant alors son premier adjoint.
Les écoles de filles et de garçons des Essarts y seront réunies mais toujours dans des classes séparées (date à préciser mais avant 1954, date où l’école des filles deviendra la Poste des Essarts) et portent désormais son nom.
En raison de la guerre, son mandat durera 10 ans, il aura donc eu le temps de mettre en œuvre son programme de modernisation.
Il semble qu’il ait été réélu en 1947, au second tour, mais le journal indiquant le prénom »Pierre », je n’en suis pas certain. Par contre, il fut à nouveau Maire de 1953 à 1959.
Il décède le18 septembre 1967, aux Essarts le Roi
René Coudoint fit passer les Essarts dans la modernité et il est navrant que l’on ne puisse lui rendre justice en préservant son patrimoine architectural.
Maison et Usine Coudoint
L’usine :
Construite en 1924, en plein champ, à mi-chemin entre le bourg et la gare.
L’usine est un bâtiment industriel typique du début du 20e siècle.
Environ 14 m de façade et 45 m de longueur pour une superficie de 650 m2
Toit en tuiles mécaniques et faîtage vitré pour éclairer l’usine.
Trois bâtiments en préfabriqués ont été rajoutés sur la droite du bâtiment historique. Ce type de bâtiment est facilement réutilisable pour des activités diverses et très bien placé au cœur du village.
La maison :
Construite entre 1930 et 1935, de type Art Déco est en béton armé (pratique qui se généralisait peu à peu).
Avec 9 m de façade et 10 m de profondeur, elle est représentative des maisons de »Maîtres ».
Installée sur un entre-sol réservé au personnel de maison, les volumes intérieurs sont impressionnants : le salon, 5 m de large sur 9 m de long, a une hauteur sous plafond de 5,30 m
En prenant l’escalier qui part du fond gauche du salon, on accède à une mezzanine qui servait de bureau (aujourd’hui transformée en chambre) et de larges fenêtres donnaient une vue directe sur l’usine (elles ont été murées depuis). L’étage est complété par une grande chambre et une très grande salle de bains (les deux séparées par un vestibule)
La particularité du toit, à faible pente, est d’avoir été réalisé, non pas en zinc, mais en cuivre (ce qui lui donne cet aspect vert de gris en vue Google)
L’ensemble est un témoignage architectural unique dans notre village, mais aussi un élément de de l’histoire de notre commune.
Vue aérienne sur l'usine et maison Coudoint
